Fake news et baisse de la confiance dans les médias : pas si simple

Fake news et confiance dans les médias sont des mots qui ne vont pas très bien ensemble, de prime abord. Pourtant, si l’on pouvait penser que l’un affecterait nécessairement l’autre, l’étude « Trust in News » de Kantar (WPP) menée auprès de 8 000 personnes en France, au Brésil, aux Etats-Unis et au Royaume Uni relativise la cause à l’effet. En effet, selon cette étude, 70% des Français jugent la presse magazine d’information crédible, tout comme la presse quotidienne (64%), les programmes d’information TV (65%) et radio (62%) et les chaines d’information continue (60%). Sur les quatre pays étudiés, au global, l’ordre est peu ou prou le même avec la presse magazine d’info (72%), la radio (68%), la presse quotidienne (67%) ou encore les chaines d’info continue (69%) et la TV (67%). En tout cas, en France comme sur les 4 pays scrutés par Kantar, loin devant les réseaux sociaux dont les fils d’actu sont jugés crédibles par, respectivement, 37% et 33% des personnes interrogées.

Mais quel est l’impact des fake news sur la confiance ? En tête, les Français hissent la presse magazine d’information et la presse quotidienne en tête du sentiment de confiance renforcé sur l’information politique et électorale, à 18%, même s’ils affirment que leur confiance est à l’identique, respectivement, à 65% et 64%. Suivent les chaines d’information continue (14%), même si l’on observe une moindre confiance de la part des Français (25%), et la radio (13%). Là aussi, les réseaux sociaux en prennent pour leur grade avec une baisse de confiance (58%) contre seulement 9% des utilisateurs qui considèrent avoir plus confiance. La confiance pour la TV dans l’info politique et électorale est considérée à l’identique pour 71% des Français depuis l’arrivée des fake news.

Par ailleurs, toujours selon Kantar, les médias consultés pour l’info au cours de la semaine écoulée est la TV pour 88% des 55 ans et plus tandis que ce sont les 18-34 ans (84%) et les 35-54 ans (69%) pour toutes les plateformes en ligne. De même, les sites et applis d’infos ont été le plus consultés par les 18-34 ans (69%) et les réseaux sociaux par cette même tranche d’âge, à 51%. La radio, pour sa part, aura été consultée sur la période par 45% des 55 ans et plus et 39% des 35-54 ans.

En outre 74% des Français disent avoir vérifié une information par une source tierce et, à 72%, qu’ils ont renoncé à partager un article, craignant qu’il ne s’agisse d’une fake news. En revanche, presque un sondé sur cinq admet partager une information après en avoir lu seulement le titre. 42% du panel interrogé préconise une solution légale, tandis qu’environ un tiers espère qu’une intervention directe des plateformes, automatisée (bot/Intelligence artificielle) ou manuelle, permettra de résoudre le problème. Plus inquiétant, néanmoins, si les sondés craignent pour la situation financière difficile des médias traditionnels, plus de la moitié des personnes interrogées ne voit pas l’intérêt de payer pour de l’actualité, du fait du volume de contenus disponible gratuitement. Dans ce contexte, 42% des moins de 35 ans ont payé pour de l’information en ligne au cours de la dernière année, contre seulement 18% des 55 ans et plus (paiement unique ou un abonnement en cours). Hors ligne, c’est 48% des 55 ans et + qui ont acheté un journal la semaine précédente, contre 38% des moins de 35 ans. Pour les populations plus jeunes, 17% des moins de 35 ans paieraient pour de l’actualité numérique si elle était moins chère.